Ce petit bout de prophétie, Harry Potter l’a entendue lors de sa cinquième année à Poudlard après une déchirante perte pour le jeune homme. Nous sommes en 1998, Lord Voldemort a été vaincu un an auparavant par la main de celui que tous surnommaient le Survivant. Élevé au rang de libérateur des nations sorcières et moldues, il fait souffler une nouvelle ère dans le monde de la magie. Une nouvelle ère qui ne laisse pas les plus âgés confiants. Tout ceci peut laisser perplexe, après tout, ils n’ont plus à avoir peur de sortir de chez eux sous prétexte qu’un mage noir décide de leur droit de vie ou de mort. Il était vaincu, anéanti, parti en cendres. Poudlard accueille une nouvelle équipe d'enseignants. Les anciens désirant avoir une retraite paisible ont abandonné leur poste, ne laissant que Severus Rogue dans ce vieux château. Tout était redevenu calme. Et pourtant…

— LUXURIA ; Poudlard, lieu connu pour son calme, sa discipline stricte et le sérieux de ses élèves. Pourtant, après la chute du mage noir, beaucoup de choses ont changé au château. Les élèves fêtent dignement la destruction de l’oppression, les soirées s’enchaînent et tournent généralement au désastre. Les Serpentards sont sûrement les pires, les rois de la fête. Ce sont eux qui organisent, eux qui décident des endroits et eux qui font tourner les choses comme bon leur semble. Les soirées tournent inévitablement en débauche et lorsqu’on leur demande, ils se contentent de répondre qu’ils profitent de cette nouvelle liberté acquise. Ils s’occupent pour rattraper cette année vécue dans la peur de mourir à tout instant… sans penser aux réelles conséquences de leurs actes.

— INVIDIA ; Cette envie de vivre que la Jeunesse a envie de retrouver. Ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour ressentir cette étincelle en eux qui les pousse à leurs extrêmes, les forçant quelquefois à dépasser leur limite et à en faire trop. Les élèves sont encore dans l’allégresse de la victoire, ils peuvent respirer et faire ce qu’ils veulent de leur vie. Certains - plus sages que d’autres - iront simplement reprendre le fil de leurs études. Ayant perdu une année inutilement, l’envie de réussir leur dévore les tripes en ignorant l’appel de la débauche que claironne haut et fort la maison verte et argent. D’autres, bien au contraire, jugent qu’ils ont passé une année trop dure et veulent tout simplement oublier. Après tout, la destruction d’un homme, ça se fête n’est-ce pas ?

— IRA ; Le sentiment destructeur de toute une génération. La plupart ont vécu dans la peur de se faire rafler par les Mangemorts parce qu’ils n’étaient pas du bon sang, ils ont tous perdu un membre de leur famille, parfois la famille entière, se retrouvant seul, orphelin et sans repère. Dans ces cas-là, un seul sentiment règne et enfonce les élèves dans le chaos : la colère. Beaucoup d’élèves de Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle ont été tyrannisés par les Sangs Purs de Serpentard et ils n’acceptent pas la nouvelle ambiance qui pèse sur l’école, baignant certains dans une débauche effleurant l’indécence. Ces quelques cerveaux provoquent des bagarres car - trop souvent poussés à bout - ils craquent et déversent sur les autres cette haine d’avoir souffert alors que d’autres jouissent du bonheur d’avoir encore une famille ou de simplement se pavaner dans les couloirs de l’école.

— SUPERBIA ; Pour les quelques optimistes ayant cru à la longévité du règne de Voldemort, la chute est cuisante et ils ne veulent pas reconnaître la défaite de celui qu’ils appelaient « le Maître » ou « le Seigneur des ténèbres ». Ces noms-là faisaient frissonner, désormais, ils font rire, ils se moquent, crachent sur la divinité qu’il était. Certains élèves ayant été élevés dans les préceptes qu’il enseignait à ses sbires, ne peuvent tout simplement pas admettre qu’ils ont perdu et qu’ils sont réduits au silence sous peine de se faire lyncher et haïr par la moitié de l’école. Pourtant, un petit nombre d’arrogants se détache du lot et ils en profitent pour en malmener certain. Par orgueil, parce qu’ils ne supportent pas d’avoir perdu cette guerre prometteuse. Du côté des Mangemorts, c’est bien pire, quelques uns ont accepté, vivent dans l’ombre s’ils ont échappé à la chasse à l’homme organisée par le Ministère et tentent de se réintégrer dans la vie active, d’autres ruminent une vengeance, ils attendent simplement le bon moment pour frapper et terminer l’objectif de leur Maître : rendre au monde magique un aspect plus pur.

— GULA ; À cause de cette guerre, les jeunes sorciers ont, tous, dû grandir un peu trop vite. Quitter ce monde réconfortant qu’était l’enfance pour entrer brusquement dans le monde adulte, ils n’ont pas pu supporter. De ce fait, ils ont décidé de vivre à fond, de dévorer la vie comme elle vient. Carpe Diem comme le suggère un film moldu. Croquer l’essence vitale comme une pomme. Mordre à pleine dent dans le bonheur d’être encore sur ses pieds, de respirer, de rire, de courir et de sentir les aléas du temps sur la peau. Beaucoup ont adopté cette philosophie et ont tendance à vouloir trop, à exiger toujours plus et à n’en plus finir avec cette envie de vivre tout simplement.

— ACEDIA ; Les professeurs et parents prennent peur face à cette montée en puissance de la débauche. Ils essaient de raisonner sans forcément y arriver. Ils sont face à des murs qui ne veulent rien écouter, simplement profiter de ce qui leur a été arraché durant trop de temps. Ils sont trop peu face à cette nouvelle vague, ils baissent rapidement les bras comprenant que rien ne les ramènera à la raison hormis le temps et l’apaisement des esprits. Pour l’heure, ils veillent dans leur coin, observant et évitant tout débordement sans savoir que le soir, les Serpentards s’occupent de la partie détente de l’école.

— AVARITIA ; « On a tous perdu quelqu’un ou quelque chose durant cette guerre. Je fais tout pour revenir à ma vie d’avant en ignorant les décombres. » déclare un sorcier. Ceux-là ont préféré jouer à l’autruche et oublier qu’ils avaient vécu dans la tyrannie de certains qui se pensaient au-dessus des autres. Ces quelques sorciers font tout pour retrouver un semblant de vie, leur vie passée également. Ils assemblent les morceaux dans leur coin, écartant le pourri pour ne laisser que le meilleur sans se rendre compte des conséquences de leurs actes.

Un après-guerre pouvant faire penser à un réveil des sept péchés capitaux.
Il y a de la crainte, de la colère qui gronde, mais surtout du plaisir, de la vie, de la débauche.
L’immature vit pendant que le mature s’inquiète. Et vous, quel place prendrez-vous ?